Page 184 - Livre électronique des Rencontres Franco-Tunisiennes de Pneumologie 2019
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P130. LA MORT SUBITE D’ORIGINE RESPIRATOIRE : ETUDE MEDICO-LEGALE DE 23 CAS
J. KAMMOUN1, W. BEN AMAR1, Z. CHAARI2, M. ZRIBI1, H. DHOUIB1, Z. KHEMAKHEM1, Z.
HAMMAMI1, S. MAATOUG1
1-SERVICE DE MEDECINE LEGALE – CHU HABIB BOURGUIBA SFAX-TUNISIE 2- SERVICE DE CHIRURGIE THORACIQUE ET
CARDIO-VASCULAIRE – CHU HABIB BOURGUIBA SFAX- TUNISIE
Introduction :
Les pathologies respiratoires peuvent être à l’origine d’une morbi-mortalité importante
notamment en cas d’exacerbation aigue, de mauvaise évaluation initiale de la sévérité ou d’un
retard au recours à des structures d’urgence.
Dans ce travail, nous proposons d’étudier les cas de mort subite d’origine respiratoire afin de
déterminer le profil épidémiologique des victimes, les facteurs de risque et les principales
étiologies dans le but de mettre en place les stratégies de prévention adéquates.
Matériels et méthodes :
Il s'agit d'une étude rétrospective réalisée dans le service de médecine légale de Sfax Tunisie
durant 36 mois, allant du 01 janvier 2016 au 31 décembre 2018. Nous avons colligé, au sein de tous
les décès qui ont fait l'objet d'un examen médico-légal, les cas de subite en rapport avec une
pathologie respiratoire.
Résultats :
Nous avons colligé 377 cas de mort subite au cours de notre période d’étude. Parmi eux, 23 cas
ont été liés à une cause respiratoire. Le sexe ratio était de 1.3. L’âge moyen était de 49 ans [1 an
– 81 ans]. Parmi les victimes, 52.2% étaient sans profession. Pour les antécédents des décédés,
87% étaient asthmatiques, 13% présentaient une bronchopneumopathie obstructive, et 26.1%
avaient une dilatation de bronches. Concernant les facteurs de morbidité associés, 30%
présentaient des antécédents cardiovasculaires et 43.5% étaient tabagiques. Les décédés étaient
sous traitement dans la majorité des cas mais la notion de mal observance de leur traitement
était notée dans 82% des cas. En ce qui concerne les circonstances de décès, 69.6% des décès
sont survenus pendant la saison hivernale, la nuit au cours du sommeil. Par ailleurs, 82.6% des
décès sont survenus au domicile. L’autopsie médico-légale a montré des poumons hyper aérés
dans 82.6% des cas, et sièges d’une infection dans 21.7% des cas. Une fausse route de découverte
autopsique était retrouvée chez 3 victimes.
Conclusion :
Notre étude met en évidence la complexité du mécanisme de la mort chez les patients présentant
une pathologie respiratoire. En dehors des cas d’asphyxie, le décès serait évitable si on
considérait que toute exacerbation est potentiellement fatale. Cette notion devrait être renforcée
dans les programmes d’éducation des patients et de formation des médecins.
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