Page 34 - Livre électronique des Rencontres Franco-Tunisiennes de Pneumologie 2019
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P8. RESULTATS D’UNE PERSONNALISATION DE LA PRISE EN CHARGE DE L’ASTHME
DIFFICILE A TRAVERS UNE CONSULTATION SPECIALISEE
S. LOUHAICHI, B. HAMDI, A. AKKAD, I. KHALFALLAH, N. BOUBAKER,M. ZOGHLAMI, N.
MBAREK, J. AMMAR, A. BERRAIES, A. HAMZAOUI
PAVILLON B HOPITAL ABDERRAHMEN MAMI ARIANA
Introduction
A l’ère des phénotypes et des biothérapies, la prise en charge de l’asthme difficile ne peut se faire
sans une approche personnalisée tenant compte le contexte socioéconomique.
L’objectif de notre travail était de rapporter les résultats d’une prise en charge personnalisée de
l’asthme difficile dans le cadre d’une consultation dédiée à cette pathologie.
Méthodes
Etude prospective incluant 50 patientes suivies pour un asthme difficile au pavillon B de l’hôpital
Abderrahmen Mami, entre Septembre 2017 et Mars 2018. Les patientes ont été vues dans le cadre
d’une consultation qui leur était dédiée, suivant des visites programmées ou en cas de gène
respiratoire. L’évaluation régulière a consisté à l’interrogatoire, au questionnaire du contrôle de
l’asthme et aux explorations fonctionnelles respiratoires.
Résultats
L’âge moyen était de 55 ans. Au moins 3 facteurs aggravants étaient identifiés dans 64% des cas.
Les mesures qui ont ciblé ces facteurs étaient : éducation quant à l’observance thérapeutique et
l’éviction des irritants (66%), règles hygiéno-diététiques et inhibiteur de la pompe à protons pour
le reflux gastro-oesophagien (52%), corticothérapie nasale et antihistaminiques pour la
rhinosinusite (72%), entretien psychologique et antidépresseurs pour les troubles anxieux et
dépressifs (68%), mesures diététiques pour l’obésité (54%) et une pression positive continue pour
les syndromes d’apnée obstructive du sommeil sévères (10%). La modification du traitement de
fond a consisté en : majoration de la corticothérapie inhalée pour les asthmes éosinophiliques (11
patientes), ajout d’un anticholinergique pour les asthmes avec obstruction sévère (8 patientes) et
d’un anti-leucotriènes si intolérance à l’aspirine (6 patientes). Treize exacerbations ont été
observées. L’évaluation des patientes après 6 mois de suivi a montré une régression de la
dyspnée d’effort dans 18% des cas, une obtention du contrôle de l’asthme dans 68% des cas et
une augmentation du VEMS de plus de 120ml chez 54% des patientes. La corticothérapie orale au
long cours était arrêtée chez 2 patientes.
Conclusion
Le cadre d’une consultation dédiée aux asthmatiques difficiles permet d’identifier la démarche
thérapeutique personnalisée à suivre pour chaque patient. Ceci améliore le contrôle des
symptômes de l’asthme difficile sans recours aux biothérapies, non encore disponibles dans notre
contexte.
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