Page 111 - Livre électronique des Rencontres Franco-Tunisiennes de Pneumologie 2019

P71. PATHOLOGIE PULMONAIRE PROFESSIONNELLE DUE A LA SILICE CRISTALLINE :
EXPERIENCE DE L’ISST

L.HADDAD, M. BANI, M. CHATTI, S. FEHRI, H. GHANNOUCHI, K. HAJAIJ, H. NOUAIGUI.
ISST (INSTITUT DE SANTE ET DE SECURITE AU TRAVAIL) - TUNIS

Objectif :

Déterminer les caractéristiques cliniques et socio-professionnelles des travailleurs atteints d’une
pathologie pulmonaire professionnelle due à la silice cristalline.

Méthodologie :
Etude descriptive rétrospective portant sur les travailleurs atteints d’une affection pulmonaire
professionnelle due à la silice cristalline et adressés à l’ISST pour avis d’imputabilité de leur
maladie à leur activité professionnelle, sur une période de 10 ans (entre 2009 et 2018).

Résultats :
Nous avons recensé 11 dossiers. La population était exclusivement masculine. L’âge moyen était
de 56 +/- 3,5 ans. L’ancienneté moyenne au poste était de 25 +/- 9,2 ans. Le secteur d’activité le
plus représenté était l’industrie extractive (7 cas) avec comme poste de travail prédominant celui
du mineur de fond (5 cas). Le tabagisme actif a été retrouvé chez 10 patients. L’apparition des
symptômes a été marquée par une longue latence avec un délai moyen par rapport à l’embauche
de 27 +/- 10,6 ans. Le maître symptôme était la dyspnée (8 cas). A l’examen, un hippocratisme
digital a été noté chez 2 patients. Les explorations radiologiques (radiographies et TDM
thoraciques) ont révélé des images de lésions interstitielles (7 cas), de fibrose (3 cas),
d’emphysème (4 cas) et de cancer bronchopulmonaire (4 cas). Un syndrome restrictif a été
retrouvé dans 3 cas. Les diagnostics retenus étaient : la silicose simple (5 cas), la silicose
compliquée (3 cas : cancer bronchopulomnaire, cœur pulmonaire chronique et syndrome de
Caplan Colinet) et le cancer bronchopulmonaire sur poumon non silicotique (3 cas). Le diagnostic
a été fait après le départ à la retraite dans 5 cas. Ces affections ont été déclarées en tant que
maladies professionnelles indemnisables au titre du tableau N°17 de la liste tunisienne des
maladies professionnelles.

Conclusion :
L’exposition professionnelle à la silice cristalline sans mesures de protection adéquates est nocive
pour les travailleurs. Elle peut générer des pneumoconioses et/ou des cancers
bronchopulmonaires. Le pronostic est souvent réservé. Le médecin du travail a un rôle important
dans l’amélioration des conditions du travail, le dépistage précoce et le renforcement des moyens
de prévention.

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