Page 68 - Livre électronique des Rencontres Franco-Tunisiennes de Pneumologie 2019
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P35.  INFLUENCE  DE L’INTENSITE DE  L’INTOXICATION TABAGIQUE SUR LES
               PARAMETRES DE SEVERITE DES EXACERBATIONS AIGUES DE BPCO TRAITEES EN MILIEU

               HOSPITALIER

               ADHIEB ALI, BEN SAAD AHMED, MIGAW ASMA, CHEIKH MOHAMED SAOUSSEN, FAHEM
               NESRINE, JOOBER SAMEH, ROUATBI NACEUR

               SERVICE DE PNEUMOLOGIE – HOPITAL FATTOUMA BOURGUIBA MONASTIR, TUNISIE

               Introduction : la BPCO est une maladie inflammatoire chronique dont le principal facteur de risque
               est le tabagisme. Le cours évolutif de la BPCO est caractérisé par la survenue des exacerbations
               aigues (EA) nécessitant parfois l’hospitalisation.

               Objectif : évaluer l’impact de l’intensité de l’intoxication tabagique sur les différents paramètres
               de sévérité des EA des patients BPCO non sevrés hospitalisés.

               Matériel et méthodes : C’est une étude rétrospective, monocentrique, s’étalant de 1990 à 2017,
               portant  sur  685  dossiers  de  patients  porteurs  de  BPCO,  tabagiques  non  sevrés  ayant  été
               hospitalisés au moins une fois pour une EA. On a étudié l’impact de l’intensité de l’intoxication
               tabagique sur les différents paramètres de sévérité des EA. Nous avons défini 2 groupes de
               patients (G1 : 30PA, 10,7% et G2 : ≥30PA, 89,3%). Nous avons comparé les différents paramètres de
               sévérité des EA BPCO entre les deux groupes.
               Résultats : l’âge moyen de nos patients était de 66,4 ± 10,5 ans avec une nette prédominance
               masculine (99,1%). La majorité de nos patients avaient au moins une comorbidité associée à la
               BPCO (85,6%). Soixante-huit virgule trois pourcent (68,3%) de nos patients avaient une BPCO classée
               GOLD 3 et 4. L’analyse des paramètres de sévérité des EA de BPCO en fonction de l’intensité de
               l’intoxication tabagique montre l’absence de différence significative entre les deux groupes
               concernant l’importance du syndrome inflammatoire biologique  (GB-CRP),  la durée de
               l’hospitalisation et celle de l’antibiothérapie. Par contre, pour la gazométrie sanguine artérielle, il
               y avait une différence significative concernant la PaO2 (G1 : 63,5, G2 : 59,3, P :0,007) et la SaO2 (G1
               :90,2%, G2 :87,4%, P : 0,005). Le nombre d’hospitalisation en réanimation était significativement plus
               important dans G2 par rapport au G1 (G1 :0,09/patient/an, G2 :0,26/patient/an, P : 0,001) ainsi que le
               nombre total des EA par an (G1 :2,06/patient/an, G2:2,72/patient/an, P :0,001). Le recours à la VNI
               était significativement plus fréquent dans G2 (G1 :0,12/patient/an, G2 :0,36/patient/an, P :0.001) ainsi
               que celui de la VM (G1 :0,08, G2 :0,2, P :0,008). Le délai moyen de survenue de la prochaine EA sévère
               était plus court dans G2 avec une différence significative (G1 :291 jours, G2 :202 jours,      P: 0,038).

               Conclusion : notre étude a montré que l’intensité de l’intoxication tabagique a un impact négatif
               sur plusieurs paramètres de sévérité des EA sévères de BPCO. D’où l’intérêt de sevrage tabagique
               pour prévenir la maladie et ses complications.






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