Page 194 - Livre électronique des Rencontres Franco-Tunisiennes de Pneumologie 2019
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P139. IMPACT DES PICS DE POLLUTION DE L’AIR AUX PM10 ET AU SO2 SUR LA SANTE
RESPIRATOIRE A SFAX (TUNISIE)
BAHLOUL N, GARGOURI R, KALLEL N, M'SAAD S, KETATA W, KOTTI A, KAMMOUN S
SERVICE DE PNEUMOLOGIE CHU HEDI CHAKER SFAX TUNISIE
Les effets néfastes de la pollution atmosphérique (gaz et particules) issue de l’industrie et du trafic
sur la santé humaine et en particulier celle respiratoire relèvent désormais de l’évidence. En effet,
le dioxyde de soufre (SO2) et les particules en suspension (PM10, PM 2,5 et PM1) sont parmi les
polluants les plus visés par les scientifiques intéressés par cette problématique. Dans ce cadre,
l’objectif de cette étude est de mettre en évidence l’impact sanitaire des pics de pollution de l’air
aux PM10 et au SO2 dans la ville de Sfax pendant une année.
Les données de pollution aux PM10 et au SO2 sont fournies par l’Agence Nationale de la Protection
de l’Environnement (ANPE, station du Groupe Chimique Tunisien de Sfax). Après prétraitement, les
épisodes enregistrant des dépassements de la valeur guide journalière ont été identifiés.
Parallèlement, les données d’admissions journalières dans le service de pneumologie de l’hôpital
Hédi Chaker de Sfax ont été relevées. D’autre part, les admissions de nouveaux patients ont été
notées.
Dans la ville de Sfax, durant l’année 2007, les dépassements de la valeur guide 20 µg/m3 pour le
dioxyde de soufre (SO2) sont réguliers. Au total, ils atteignent 90/358 jours. En effet, 60 % des sur-
admissions pour maladies respiratoires sont associés aux concentrations journalières de SO2
supérieures au seuil fixé à 20 µg/m3. A titre d’exemple, durant les mois de janvier, février et mars
un total de 41 dépassements journaliers de la valeur guide de 20 µg/m3 pour le SO2 a été
enregistré. Au cours de ces mois, tous les cas de sur-admissions, soit 28 jours durant lesquels le
nombre des patients est supérieur ou égal à 3 patients, sont expliqués par ces 41 pics de SO2.
Également, en juin et juillet, les sur-admissions pour maladies respiratoires sont associées à des
pics de SO2. Durant cette période, 11 observations journalières de sur-admissions sont relevées
après 26 jours de concentrations en SO2 supérieures à 20 µg/m3.
En conclusion, l’exposition des citoyens aux fortes concentrations de PM10 et de SO2 constitue l’un
des facteurs déterminants quant à la récurrence des maladies respiratoires. Les faits sont d’autant
plus graves que les dépassements journaliers des normes de la qualité de l’air (tunisienne et de
l’OMS) sont persistants. En second lieu, les épisodes des dépassements simultanés des deux
polluants s’avèrent les plus dangereux, provoquant le maximum des admissions pour maladies
respiratoires.
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